SABINE FROMMEL est directrice d’études (émérite) à la chaire d’histoire de l’art de la Renaissance de l’Éco- le Pratique des Hautes Études (PSL). Ses intérêts scientifiques couvrent un large éventail de sujets tran-sversaux, autour de l’évolution et la transmission des typologies et des langages architecturaux aux XVe et XVIe siècles en Europe. Parmi ses dernières publications, on compte : Leonardo da Vinci and Architecture (avec Jean Guillaume) (Leiden/Boston, 2025 ; éd. revue et complétée de l’éd. française et italienne, Modena/Paris 2019 ; trad. en langue chinoise et espagnole [sous forme élargie] en 2022) ; A challenge for painted architecture in early modern times. Architecture on canvas and fresco painting, sous la dir. de Sabine Frommel et Piet Lombaerde (Turnhout, 2024) ; Peindre l’architecture pendant la Renaissance. Origines, évolution, transmission d’une pratique polyvalente (Paris, Chaire du Louvre, 2020) ; Giuliano da Sangallo (Florence, 2014; éd. allemande Giuliano da Sangallo. Architekt der Renaissance. Leben und Werk, Bâle, 2019).

PHILIPPE DUFIEUX est professeur d’histoire de l’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon, membre du laboratoire EVS-LAURe (UMR 5600). Ses travaux portent principalement sur l’histoire de l’art et l’architecture des XIXe et XXe siècles, les phénomènes de transferts culturels et techniques ainsi que l’histoire du patrimoine contemporain. Depuis une dizaine d’années, il s’est spécialisé – de l’étude à l’expérimentation – sur les questions spécifiques soulevées par la transformation, la réhabilitation et la restauration de l’architecture du XXe siècle. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages parmi lesquels An- toine-Marie Chenavard 1783-1887 architecte lyonnais (2016), L’Art de Lyon (2017), Jacques Perrin-Fayolle 1920-1990, architecte de l’enseignement supérieur (2020) et Abraham Hirsch 1828-1913 architecte de la Troisième République (2023). Il vient de publier Michel Roux-Spitz 1888-1957, l’autre moderne aux Éditions du Patrimoine (2025).

Ce volume pose les fondements d’une approche renouvelée de l’histoire de l’architecture occidentale à travers la question – longtemps éludée par l’historiographie contemporaine – des concours d’architecture, de la fin de l’époque médiévale à nos jours. Apparu dans le sillage des grands chantiers gothiques européens au cours des XIIIe et XIVe siècles, la pratique des concours devait profondément marquer la culture architecturale en revêtant des modalités d’organisation et de déroulement variées d’un pays à l’autre avant de s’imposer comme le mode de désignation le plus courant à l’époque moderne et contemporaine. Au-delà des seules compétitions, cet ouvrage s’intéresse à des aspects jusqu’à présent complétement méconnus de l’histoire des concours, qu’il s’agisse des conditions d’organisation et de déroulement de ces consultations mais encore des processus de normalisation des méthodes de représentation qui voient notamment la codification des rendus graphiques et la généralisation des maquettes. L’histoire des concours se confond également avec l’émergence d’un corps de professionnels aux compétences reconnues qui apportent leurs expertises en tissant des réseaux à l’échelle européenne sur fond de surenchère monumentale. À travers l’histoire des concours, se dessine celle des processus de sélections, de débats, de confrontations mais aussi de synthèse et de compromis qui entourent jusqu’à nos jours la production architecturale dans une visée des plus stimulantes et dont la recherche de qualité architecturale demeure le maître-mot.